REVUE | YŪRI !!! ON ICE
On
✻ 3 min 37 de diffusion et je sens déjà que je vais adorer cette série. Pourtant le patinage artistique, bon… À part Candeloro dans ses tenues d’Aladin, Conan le Barbare ou autres figures masculines de contes, ça ne m’interpelle pas du tout.
✻ La séquence de patinage Yuri/Victor a scellé mon intérêt : […]
En conclusion, Yuri!!! On Ice, tu m’as conquise! Tu mérites bien tes 3 points d’exclamation.
C’est ce que j’écrivais en octobre 2016, après visionnage du premier épisode qui m’avait plus que séduite. Qu’en est-il maintenant que la saison est terminée? Et bien, lisez.
Carte d’identité : YURI ON ICE
Genre : Sport
Titre original : ユーリ!!! on ICE (Yuuri!!! on ICE)
Réalisateur : Sayo Yamamoto
Scénariste : Mitsurō Kubo
Studio : MAPPA
Dates de diffusion : 5 octobre 2016 – 21 décembre 2016
Durée : 12 épisodes de 25 min ∼
Bande annonce (vo) :
Synopsis :
Alors qu’il participe à une compétition particulièrement importante, Yûri Katsuki, talentueux patineur japonais, est écrasé par la pression et voit s’envoler toute chance de victoire. De retour chez lui, à Kyushu, il s’enferme chez ses parents, ne sachant plus très bien s’il doit continuer à patiner ou tout abandonner. Mais les choses changent lorsqu’il est contacté par Victor Nikiforov et Yuri Plisetsky, deux patineurs russes au palmarès impressionnant.
Mon avis :
Je suis partagée entre le “je n’ai rien à dire, tellement que c’est parfait” et le “bon, en grattant bien (avec une éponge métallique et du Cif crème, t’as vu), on trouve quand même 2-3 petits trucs sur lesquelles chipoter”. Et donc matière à faire une revue qui ne se limite pas à 3 mots.
Que dire? Ne vous est-il jamais arrivé de regarder une œuvre, d’avoir la conviction dès les premiers instants que ça va être grandiose puis à l’achèvement, conclure qu’il s’agissait bien d’une merveille? N’avez-vous jamais ressenti ce sentiment de victoire à l’idée d’avoir vu juste?
En ce qui me concerne, ce sentiment est d’autant plus intense que c’est une œuvre regardée à l’intuition : il y avait plein de points d’exclamation dans le titre, ça avait l’air d’être un truc de sport, l’affiche était hypnotisante. Yuri On Ice m’a happée (ou plutôt harponnée) dès les premières minutes et je suis ravie de dire, 12 épisodes plus tard, que c’est indéniablement mon coup de cœur de l’année 2016 (*toux* ça aurait pu être Joker Game s’il n’y avait pas eu des fautes de parcours).
J’aime la narration ainsi que la façon dont l’histoire se présente. Ce premier épisode en dit suffisamment, sans pour autant tout dévoiler […]. L’introduction des protagonistes est habile […] et donne envie d’en découvrir d’avantage. J’apprécie aussi le fait qu’on soit en dehors du contexte Lycée/clubs : je n’ai rien contre, mais c’est plaisant de voir un anime sportif qui sort de ce cadre.
La suite montre un bon dosage entre des ambiances antagonistes. Il y a du sérieux, il y a de l’humour. C’est parfois romantique – sans tomber dans le truc à l’eau de rose – parfois agressif. Ces différents aspects se révèlent aussi bien dans la narration que dans la dimension technique (couleurs, musiques) ou tout simplement, selon le caractère des personnages. J’apprécie également le côté “dans l’air du temps” de l’histoire, avec l’utilisation massive des réseaux sociaux.
Je crois également à un bon équilibre entre l’aspect sportif (entrainement, compétition, dépassement de soi) et l’aspect psychologique (doutes, ambitions, réflexion, sentiments…). Bien sûr, tout ceci reste à confirmer au fil de la progression.
Et je le confirme, cette dualité se maintient tout du long. C’est un avantage qui, cela-dit, pourrait être lié aux points “négatifs” : vers la fin, je trouve que les choses se précipitent et semblent trainer à la fois. Autre point “négatif” : sur la deuxième moitié, on assiste aux même chorés, même costumes, même musiques : c’en devient redondant, du moins pour un œil non averti.
Moi, un triple axel ou un double lutz… Je ne vois qu’un gars qui saute en tournant sur lui même, j’ai pas le temps d’analyser qu’il a fait 3 tours, en levant les bras ou en penchant la tête… Moi, je repère juste quand il se casse la gueule, pour le reste je fais confiance à ce que les personnages racontent. Mais bon, c’est le manque d’éducation vis-à-vis de ce sport, je le reconnais.
Globalement, je sens que Yuri!!! On Ice peut être une bonne surprise, dans la lignée des Chihaya Furu, c’est à dire du sport traité avec pertinence, délicatesse et originalité. Je signe!
C’est effectivement la sensation que j’ai eu. En plus des points mentionnés plus haut, j’ajouterais que les aspects techniques, comme les dessins, l’animation, la musique, les voix, …etc, créent ou complémentent la beauté de cette série.
Petit mot sur History Maker, l’opening :
Puissant et épique, le genre que tu ne peux pas zapper. Pourtant je dégaine plus vite que mon ombre quand il faut passer les génériques, j’ai l’index fou. Il y a un côté Freddie Mercury dans la voix du chanteur, d’ailleurs la chanson m’évoque un peu Queen, par exemple We Are The Champions. De loin, hein.
Petit mot sur le côté gay dont tout le monde parle…
Après la diffusion du premier épisode, il y avait une foule de commentaires de type « ouh la laaa, je regarde pas ce truc, c’est trop gay». Je trouve ça dommage… mais complètement con, je vais pas mentir.
On a des joueurs de rugby efféminés au possible dans All Out! mais ça choque personne.
On a des demoiselles qui se tabassent à coups de seins dans Keijo!!!!! mais ça choque personne.
On a des patineurs qui font du patinage, et là tout le monde est outrée? Aaah, c’est les costumes moulants à paillettes, c’est pour ça…
Plus sérieusement, je suis d’accord qu’il y ait des personnages borderline ou des situations riches en sous-entendus ou en symboles. Mais dans la globalité, je trouve les personnages plutôt masculins, voire virils. La féminité de l’homme, qui rend mal à l’aise tant de gens, est une approche intéressante en soi, et traitée ici avec finesse. Ce n’est pas bizarre, absurde ou grotesque. D’ailleurs, la série est réalisée par une femme donc ceci explique cela, comme on dit. Si ça avait été réalisé par un homme (déjà rien qu’à l’idée, c’est pas envisageable) ça aurait surement été n’importe quoi. Genre Keijo On Ice… Avec 12.000 points d’exclamation.
Petit mot sur la réalisatrice :
Sayo Yamamoto… BIIIIIIIITCH!!! I love you! C’est ce que j’ai crié après avoir fait un petit tour sur sa page Wikipedia. En effet, elle a mis sa patte sur un bon paquet de mes anime préférés. Ça me fait d’ailleurs penser à la vieille pub sur le sucre «et pour les {nom d’une sucrerie}, j’étais là!”.
Tu remplaces “la fameuse tarte à la crème”, “le pique-nique royale”, “la lune” par Samurai Champloo, Arakawa Under The Bridge, Michiko To Hatchin… et on est bon. Bref, tout ça, ça sent l’article portrait… Elle ne me laisse pas le choix.
Note globale, totalement subjective et non contractuelle : 10/10
J’ai une fois de plus hésité entre le 9.5 et le 10. Le demi-point se joue sur la longueur et la monotonie évoquées dans l’article. Mais ce n’est pas chiant, d’une part parce que la série est bien réalisée et également parce qu’il y a beaucoup d’aspects qui viennent compenser ces défauts. Et puis, vu qu’on nous fait comprendre qu’il y aura une saison 2, on ne termine pas sur une déception ou une interrogation. Donc je préfère laisser le demi-point de l’hésitation à la faveur de la série.
Chrys Prolls