RAMEN BŌKEN 5 | IPPUDO
On
C’était fin 2014 que j’apprenais qu’un restaurant de la chaine Ippudo allait poser ses valises dans la capitale. Il n’y avait pas encore de date précise mais je sentais déjà la salive envahir ma bouche; après tout, cela devait être – sauf erreur – le premier restaurant spécialisé dans le ramen tonkotsu à Paris. J’avais même préparé l’article que j’allais écrire une fois que j’aurais goûté les délicieux ramen : Ippudo se ramen à Paris. J’étais fière de mon jeu de mots et n’avais qu’une hâte, pouvoir le placer en titre d’un article que 4 pèlerins liraient…
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Quand en mai 2015, ma keupine Jess m’annonce qu’un restaurant de tonkotsu ramen avait ouvert à Paris, j’ai immédiatement pensé à eux. Je lui ai répondu d’un laconique “oui, je sais”, pensant à IPPUDO (ça changeait du traditionnel “ah bon?”, vu que j’ai toujours 20 trains de retard)… Mais en fait non, il s’agissait de l’ouverture d’HAKATA CHOTEN. Du coup, j’ai lâchement retourné ma veste et repris mon jeu de mots, comme vous pouvez le lire ci-dessous :
RAMEN BŌKEN 1 | Hakata Choten round 1, quand le tonkotsu se ramen à Paris
Bah quoi? Ils sont arrivés en premier…
Février 2016, ouverture. Une séance de dégustation gratuite est même proposée pour les je-ne-sais-plus-combien premiers arrivés. Bien sûr, je ne vois l’événement Facebook que le lendemain, quand c’est trop tard… Mais bon, j’étais ravie de voir qu’ils étaient enfin là.
On se donne rendez-vous le samedi 27 février (je crois, je sais plus trop) et la veille au soir, je prends le temps de bien étudier la carte. Ça met dans l’ambiance.
Le jour J, je pars avec la pensée naïve que “c’est à saint Germain, c’est bien. Y’aura moins de monde qu’au QG (Sainte Anne)”. Je me dis qu’on va rentrer easy et qu’on va se régaler.
Première déconvenue: une queue de dingue. Un “amagaaaaad” s’est échappé de ma bouche quand je suis arrivée dans la rue Grégoire de Tours. Et après 1 heure d’attente (sous le soleil, heureusement), on est enfin installées.
La salle est grande, chaleureuse et conviviale. Y’a un côté moderne grâce au mobilier qui contraste avec le côté ancien/authentique de la structure (murs en pierres et poutres apparentes). L’équipe est plutôt grande et ma foi, plutôt jeune.
Premier truc qui me surprend: y’a quand même pas mal de tables vides. Je veux dire que le rapport ‘tables vides/gens qui attendent dehors’ me parait surprenant pour ce type de resto… Well, well, nevermind.
La carte arrive, serveuse souriante et sympathique. On fait notre choix et au moment de passer commande, on nous annonce qu’il n’y a pas de gyoza (gyozasse, comme ils disent dans GTO en vf…):
Mon coeur s’est brisé en mille, étant donné que le combo ramen/gyoza est mon duo de choc, SURTOUT quand je suis en phase de test.
On attend notre commande, nos voisins sont servis. T’essaie de te retenir mais avec toutes ces effluves délicieuses, tu ne peux que les regarder comme une crevarde, même s’ils sont à 50 cm de toi. Eh ouais, envolée la discrétion. On amène le bol de ma pote et moi… bah moi j’attends. Je regarde en direction des cuisiniers avec des yeux de fous, parce que la faim me travaille violemment. Une serveuse vient vers nous et conseille à ma pote de manger “parce que c’est meilleur bien chaud”. Mais par solidarité, elle n’en a rien fait. Après quelques minutes (qui m’ont parue une éternité… la faim module la perception du temps), mon bol arrive enfin.
Parlons peu, parlons bouffe : verdict

Faites entrer l’accusé, l’Akamaru Special
Les nouilles :
Comme j’aime vu qu’il y a le choix de la cuisson. Ça c’est un gros plus. Par contre, il n’y en a pas beaucoup… C’est le ramen où tu te dis “Ok. Toi, ton compte est réglé en moins de 10 minutes“. Mais bon, ils ont tout prévu et pensé à tous les appétits grâce au kaedama, la possibilité de commander une portion de nouilles supplémentaire.
Le bouillon :
Fluide, couleur ocre et agréable en bouche, de mémoire. Crémeux mais tout en légèreté. D’habitude, j’aime les bouillons blancs et épais mais l’inconvénient est qu’ils sont difficiles à finir et laisse une sorte de film pâteux sur la langue quand ils commencent à tiédir. Là, ce n’est pas le cas, le bouillon est très digeste. Je craignais également que le goût soit “perverti” par la présence des 2 feuilles d’algues nori mais pas du tout.
La viande :
Les tranches de porc chashu ne m’ont pas marquée, en bien ou en mal. Je pense qu’elle devait être bonne mais pas excellente.
Les accompagnements :
A savoir, les oeufs, les deux feuilles de nori, les champignons kikurage au sésame, la ciboule, la sauce umami et l’huile de koyu. Ils sont variés et complémentaires. C’est pas chargé, c’est pas non plus la disette ; un bon équilibre en somme. Cela dit, j’ai commandé un ramen full topping ; si j’avais pris celui de base, je serais peut-être déçue. Après tout, j’aime quand c’est peuplé et suis moins fan des ramen simples (les ramen Kate Moss, quoi). Les toppings liquides (koyu et umami) sont riches en goût, ils ne disparaissent pas dans le bouillon.
Le prix :
17 euros pour un Akamaru Special. Sans les gyoza. Cher, vous vous dites? Tout dépend du point de vue… Je dirais que c’est:
- Raisonnable pour Paris. Certes, 17 euros faut les lâcher (et encore, sans les gyoza insiste-t-elle, pleine d’amertume) mais ce sont “les prix du marché”. Et puis le cadre est agréable, la nourriture est bonne donc ça va.
- Quand t’es résident japonais ou alors simple touriste qui fait la navette entre la France et le Japon, ouais tu peux être outré. Le même plat couterait entre 800 et 1000 ¥ au Japon, selon l’endroit. Or 17 euros c’est plus de 2000 ¥… ça pique.
En conclusion, je dirais qu’Ippudo est indéniablement un très bon restaurant de ramen. Le cadre est sympathique, tout autant que l’équipe, la nourriture y est bonne et le rapport qualité-prix est correct. Je mettrais les petits cafouillages et imperfections (genre, l’absence de gyoza pour ne pas lâcher l’affaire) sur le compte de l’effet ouverture/ l’effet “pas de bol”.
Voilà voilà, à bientôt.
*RAMEN BŌKEN : l’aventure ramen…