TRIP | 3 mois au Japon – TOKYO
OnL’année 2016 a été marquée par de nombreux voyages au Japon dont un séjour d’un peu plus de 3 mois à partir de la fin août. J’ai par ailleurs établi un bilan global de ce périple, en abordant les aspects voyage, financier et émotionnel. Maintenant, attardons-nous sur les villes du parcours.
3 mois au Japon – TOKYO
Et on commence par la capitale du pays, un passage obligatoire pour une grande partie des visiteurs étrangers. Tokyo, en toute franchise, ce n’est pas ma ville : chaque fois que j’y mets les pieds, il y a forcément une embrouille et de manière générale, je ne lui trouve pas grand intérêt. Concrètement, s’il n’y a pas un ou plusieurs événements particuliers qui pourraient m’inciter à rester, c’est à peine si je sortirais de l’aéroport (c’est d’ailleurs ce qui s’est passé lors de mon voyage de mars 2016).
Mais là, ma pote était sur place. Elle et moi partageons plusieurs centres d’intérêts vis-à-vis du Japon, nous avions voyagé plusieurs fois dans le pays (surtout elle) sans s’être croisée, nous avions toutes les deux un VVT (Visa Vacances Travail) tamponné sur nos passeports… Bref, un alignement de planètes favorable a permis que nous soyons synchros cette fois.
C’est ainsi que je me suis retrouvée en cette fin d’été à passer une vingtaine de jour dans la ville qui ne dort jamais.
Les moments forts
Ah, des choses à dire, il y en a des tas. Je n’ai pas tenu de carnet cette fois-ci, cela ne m’empêche pas d’avoir une petite sélection d’instants mémorables.
La feinte AirBnb
Chaque voyage à Tokyo comporte au moins une emmerde, sinon, ce n’est pas normal. S’il n’y a pas une grippe carabinée, la perte d’utilisation de mes moyens de paiement ou autre événement de même nature, c’est pas vraiment un voyage à Tokyo.
Qu’est-ce que ce séjour avait en réserve pour moi? Tout est dans le titre, une feinte – ou gros vent, au choix – de la part de mon hôte AirBnb. Il me fait comprendre à demi-mots, à environ 10 jours de mon arrivée, que ça n’allait pas être possible de loger dans l’appartement. Il me l’a fait à la Japonaise, c’est à dire plein de sous-entendus, pas de manière franche et directe. Ayant bien compris le message, je lui demande donc à plusieurs reprises d’annuler ma réservation pour que je puisse être remboursée et chercher autre chose.
On aurait pu en rester là, et ça n’aurait pas été une embrouille si l’échange n’avait pas perduré jusqu’à mon arrivée à l’aéroport Tokyo Narita parce que Monsieur avait décrété que “non, il ne souhaitait pas annuler car il allait se prendre une pénalité financière et donc perdre des sous. Il valait mieux que ce soit moi qui annule”. Je vous le traduis : il valait mieux que ce soit moi qui me prenne les pénalités d’annulation et la perte des frais de réservation pour un problème dont je n’étais pas responsable.
Il ne voulait rien lâcher, moi non plus, c’est ainsi que j’ai passé mes premières heures au Japon entre mon ordinateur portable, mon téléphone (service client AirBnb) et mon désespoir d’être à la rue à peine arrivée. Heureusement que mon amie qui était déjà sur place m’avait gracieusement hébergée…
Food trials
Pas de Japon sans bouffade. Onigiri, melon pan, sushi, bento, katsudon, ramen font déjà partis du cercle des habitués. Ce séjour a toutefois été l’occasion de tester de nouvelles choses, je pense notamment au gyukatsu, au tantan-men, au wantan-men.
Les taiko impromptus
De longues marches au hasard dans la ville, à la découverte de ce qu’elle a à nous offrir. Cette fin d’été s’y prête bien, il fait beau, il fait chaud, les soirées sont douces. C’est d’ailleurs la saison des festivals/matsuri.
Un soir à Nakameguro, on tombe sur un vieil homme à côté d’un gros taiko, une femme tenant un petit garçon à bouts de bras et le petit garçon tambourinant l’instrument. Le vieil homme indiquait le rythme à produire avec sa bouche, puis le garçon s’exécutait. C’était mignon et drôle, jusqu’à ce que le vieillard se tourne vers nous : “Vous aussi, vous voulez essayer?”
Pendant que ton cerveau est en pleine réflexion, à base de “euuuuuuuh….”, ta bouche, ta langue et tes cordes vocales ont pris la décision à l’unanimité de lâcher un “oui”. C’est comme ça qu’on s’est retrouvée à taper à tour de rôle sur un taiko, un soir, devant les passants…
Plus tard, c’est lors d’une session de vagabondage à la découverte du quartier d’Ōtsuka que l’on tombe sur un matsuri. L’association de taiko てこうち魁 (Tekouchi Sakigake) était en pleine performance, toujours aussi énergique et captivante. On regarde, on prend des photos, des vidéos, on applaudit. À un moment, le “chef” de l’asso, le padre, s’avance vers moi et me dit “halooo” (ils ne prononcent pas hello, les Japonais).
Il me demande d’où on vient, si on apprécie. Je réponds à ces questions puis j’enchaine sur un “on est de grandes fans de taiko…”. 3-4 mots et une poignée de mains plus tard, nous avons un deal pour jouer une fois leur performance finie. Et c’est ce qu’il s’est passé : sous la direction de la jeune leader, nous tapons une série de rythmes sur les tambours et terminons par une pose bras en l’air avec les bâtons. Par la suite, on discute un peu avec la leader, sur son expérience, sur l’apprentissage du taiko et autre…
Après avoir passé ces bons moments, nous remercions tout le monde, récupérons nos affaires et repartons au hasard, pour reprendre notre promenade. On passe devant un groupe d’hommes dont le padre, qui nous propose de porter le mikoshi – le palanquin divin. Forcément, on accepte!
C’est sans doute le moment que j’ai préféré, le hasard, l’improviste, le fait qu’ils soient accessibles, qu’ils nous invitent dans leur culture en nous laissant toucher des objets sacrés… Ces moments étaient plaisants et touchant à la fois.
De la thune qui s’envole
Je fais peu voire pas de shopping en France. Cela reste des achats de nécessité, style “bon, toutes mes chaussettes sont trouées, va falloir renouveler”. Mais rarement autre chose. Par contre, quand je suis au Japon, j’enchaine les boutiques, pour du simple lèche-vitrine ou du shopping. Mon péché-mignon : les thrifts shops.
Les thrifts shops là-bas, c’est une combinaison des friperies et des magasins traditionnels qu’on a en France : le premier pour les prix, la diversité et l’originalité des articles vendu ; le deuxième pour l’ordre – tout est lavé, repassé, cintré… C’est un plaisir de “chiner” dans ce genre d’environnement. Sengaya est mon coin de prédilection, le quartier est agréable, bohème sans le bourgeois, j’ai adoré y passer de longues heures à chasser les bonnes affaires ou me poser dans un petit café.
Autres lieux de shopping : les magasins de vente de goodies autour des manga, anime et jeux vidéo. La chance que j’ai (je considère ça comme une chance) c’est que les types de goodies les plus commercialisés ne m’attirent pas. Tout ce qui est figurines, porte-clé, coques de téléphones portable… ce n’est pas ma came. Les objets qui me plaisent sont soit trop chers (compter plus de 100 balles ; je n’ose même pas imaginer le nombre de ramen que ça représente) ou rares. Ça limite donc les pulsions et les gros achats.
Je restais néanmoins une fidèle du IG Store, Production IG étant mon studio d’animation préféré, et avec la sortie de films Kuroko No Basuke, je me suis fait quelques petits plaisirs.
Picard
Si Picard était une secte, je serais probablement la vice-gourou, après avoir gravi tous les échelons. Picard, c’est probablement la chaine de magasins alimentaire que j’aime le plus : c’est bon, original et pas cher. Alors que je me baladais sur l’avenue Yamate à Nakameguro, j’aperçois un magasin de la chaine sur le trottoir d’en face.
Je me fige, j’arrête de respirer, mon sang ne circule plus. J’étais en mode “Quoi? Au japon? Sérieux?”. J’ai fait un tour sur le web pour comprendre le pourquoi du comment de leur présence, parce que des fois tu peux passer et repasser dans une rue sans te rendre compte de l’existence de certaines boutiques.
Mais là, ce n’était pas le cas, Picard venait fraichement de s’installer en terre nippone, à la conquête d’un nouveau marché. La boutique devant laquelle je suis passée n’étais pas encore ouverte mais ça fait tellement plaisir. Prochain voyage, c’est sûr, je me fais un repas.
Chrys Prolls