TOKYO : la fois où tu croyais que le Shinkansen serait vide un lundi à 13h [JAPrintemps16]
OnNara, 4 avril. Le check-out de l’appartement où je loge est à 12h00, mais dès 9h45 je m’active pour finaliser le départ (d’habitude, j’aime me prélasser jusqu’à la dernière minute) : vaisselle, douche, passage d’aspirateur puis tétrissage des bagages. À 11h, je vais au supermarché du coin pour m’acheter du dashi et du riz. Un mois au Japon et tu ramènes quoi comme souvenir? 5 paquets de dashi en sachets, une bouteille de dashi liquide, 2 tablettes de dashi sous forme de cube-bouillon… Et un sac de 5kg de riz. Évidement pour transporter le tout, c’est la fête : entre ça et ton sac d’ordinateur/appareil photo, tu sens que les bras vont prendre cher.
Les premières minutes de marche sont rudes : j’ai fait tomber en un clin d’œil manteau, écharpe, pull,… Tout ce que la décence m’autorisait. Les 200 m qui séparent l’appart de la gare m’ont paru interminables et une fois dans le train pour Kyoto, je me suis avachie comme une m€rde, à bout de souffle et ruisselante de sueur. À Kyoto, je rattrape le Shinkansen direction Tokyo.
Du monde. De dingue. Pas une place de libre dans aucune des 3 voitures unreserved seat. Au guichet de vente des billets de train, l’agent me demande quel type de place je souhaite entre la réservée et la placement libre. D’un côté, je me dis qu’on remonte vers Tokyo donc il y a des chances qu’il y ait du peuple mais d’un autre côté, je me dis “oooh ça va… Qui prend le train à 13h franchement?”
Le train était aussi plein que la ligne 13 du métro et les 2h30 de trajet vers la capitale s’annonçaient mal. Et c’est là que l’impensable se produisit : pour une fois dans ma vie, la chance était de mon côté car la fée des places de trains bondés avait entendu mes prières. À Nagoya, l’arret suivant à environ 20-30 min de Kyoto, deux nanas qui étaient assises sur les places plus proches de moi se lèvent et descendent. Un touriste canadien et moi même nous y installons. Je crois que je n’ai jamais autant savouré un trajet.
A l’arrivée, je chope la Yamanote jusqu’à Nippori* pour poser mes 300 kilos de sacs puis je file à Ikebukuro** pour profiter des mes derniers instants au Japon.
* l’une des connections pour rejoindre l’aéroport
** le quartier un peu djeunz
Je retourne ensuite à Nippori récupérer ma cargaison et je file vers l’aéroport de Narita pour ma dernière nuit.
Oui, une nuit à l’aéroport, encore. Cette fois-ci j’ai préféré passer la nuit a l’aéroport pour éviter de me trimballer mes gros sacs dans les transports en commun pendant les heures de pointes car les heures de pointe à Tokyo, c’est no joke. Ça me permet aussi de tester l’autre aéroport international et à ma grande surprise, Narita, c’est vraiment naze.
Les commerces ferment tôt, les restaurant aussi (le McDo ferme à 20h?! C’est quoi ce délire), l’ambiance est morte, tu pourrais voir de la tumbleweed rouler. Tu peux pas te poser librement car en effet, passé 21h30, les agents de sécurité ramassent tous les voyageurs et les expédient dans une salle : il s’agit du meeting point je crois, sorte de Sangatte spécial voyageurs.
Narita, c’est le contraire de Haneda : des sièges confortables certes, mais des lumières qui t’explosent les yeux et surtout des gens relous. Les voyageurs solitaires étaient généralement calme mais alors les groupes? Oh la la… Ils voulaient pas la fermer, l’horreur! T’essaies de dormir mais y’a un walalalalala sans fin en fond sonore. Une jeune fille russe a essayé un “huuuh, huuuum” fort pour faire comprendre aux gens qu’ils étaient casse-pieds mais bon… En vain.
Les plus reloues étaient probablement ces 2 femmes asiatiques qui, au lieu de s’asseoir l’une à côté de l’autre et de parler tranquillement (en chuchotant, c’est-à-dire), elles se sont assises à 2 bancs d’écart (oui, oui) et parlaient fort comme si de rien n’était. Je n’avais qu’une envie, c’était de dire ça :
C’est ainsi que s’est déroulée la dernière nuit à Tokyo. Comme dirait MC Solaar, j’ai dû disparaitre pour réapparaitre : j’ai quitté le Japon pour mieux le retrouver. Une page se tourne, une nouvelle s’écrit avec moins de procrastination je l’espère.