TRIP | OSAKA : La fois où tu te faisais aider par toutes les mamies du quartier pour entrer par effraction dans ton airbnb [JAPrintemps16]
OnCe titre… Un pavé à lui seul. Bref, me voilà à Osaka, 5ème étape de mon parcours et donc 5ème article du challenge auto-imposé 7 articles en 7 jours. Au menu de ces quelques jours, beaucoup de flânerie, de la bonne bouffe et du petit banditisme avec, entre autre, une histoire de la collection “les mamies jap sont trop cools”.
OSAKA : La fois où tu te faisais aider par toutes les mamies du quartier pour entrer par effraction dans ton airbnb
J’avais réservé une maison sur AirBnb, pour quelque chose comme 10 euros la nuit. Moi ce qui m’intéressait, c’était le prix et l’emplacement ; la taille n’était pas un critère majeure mais toujours est-il que j’étais excitée à l’idée d’avoir une grosse baraque pour moi toute seule.
Je fais ma réservation vers la mi-février, pour un séjour du 27 au 31 mars. 5 jours avant l’arrivée, l’hôte me contacte pour me demander si je voyais un inconvénient à ce que d’autres personnes viennent. Dans ma tête, c’était “Ok… Mouais… Ça dépend des personnes en question, si tu me dis 5 anglaises, je vais pas kiffer”. Mais comme il s’agissait d’un Chinois tout seul et que le proprio m’avait assurée qu’on aurait chacun notre étage de 40m2, je lui ai donné mon accord.
3 jours plus tard, il me dis que finalement le gars a annulé donc je serai seule. Puis le lendemain, le matin du départ pour Osaka, il m’annonce qu’en fait non, tout compte fait y’a une Coréenne qui vient du 30 au 31 mars. Je lui réponds “okay c’est entendu” (mais dans ma tête je me dis “j’vois que c’est la fête. il suffit de dire ok une fois pour que ce soit open bar”). Puis je me prépare, prends mon train pour Osaka, arrive à l’adresse du logement. Le proprio m’avait averti qu’il ne serait pas là et m’avait donnée des instructions pour choper la clé qui était dans la boîte aux lettres, fermée par un cadenas à code.
Première galère : impossible de tourner les chiffres du cadenas pour tout aligner et mettre le bon code. Au bout de 10 min, une première mamie me vient en aide, sans succès. Puis deux autres arrivent au fur et à mesure, et on galère toutes ensembles. L’une d’elle arrive à débloquer le système et me demande donc le code.
Elle compose donc ce code complexe, on finit par ouvrir et oooooooh!… Pas de clé. Je sors mon ordinateur pour me connecter à Airbnb et je constate que le proprio m’avait envoyée un message quand j’étais dans le train, pour me signifier que 2 meufs d’Indonésie devaient débarquer ce jour. La toute première mamie m’avait effectivement dit que 2 personnes étaient là. Ne comprenant pas parfaitement le japonais, je pensais qu’elle disait que j’allais partager la maison avec d’autres personnes, ce qui me paraissait normal vu que le proprio avait demandé mon aval. J’avais pas capté qu’elle voulait en fait dire que deux personnes étaient arrivées avant moi.
À cet instant, je n’ai pas pu retenir mon exaspération, j’arrêtais pas de soupirer bien fort. Quand t’es au Japon, surtout en tant que touriste étrangère, t’essaies d’être cool et de contenir tes humeurs. Mais là, j’étais grave saoulée, franchement. À ce moment, les mamies ainsi que deux autres mamans – qui s’étaient arrêtées par curiosité puis ont offert leur aide au final – ont proposé d’appeler le mec. Mais vu qu’il ne répondait pas, elles ont appelé à tour de rôle des gens du quartier pour savoir s’ils ne connaîtraient pas la petite fille du voisin de l’ami du mec… Bref toute une chaîne pour m’aider. Elles l’ont même stalké sur Facebook pour essayer de le contacter.
Elles finissent par l’avoir au téléphone et lui expliquent la situation en exagérant bien, genre “ouais, ça fait des heures qu’elle attend (alors que ça devait faire 45 minutes), il fait froid, la pauvre elle est méga chargée (j’avais 10 kg à tout casser), la nuit tombe, elle a l’air très fatiguée de son voyage…”. Du coup le gars a dit qu’il allait contacter les 2 meufs pour qu’elles me recontactent ensuite.
Là où ça devient marrant : la première mamie s’esclaffe subitement. Elle court dans sa maison puis revient presque aussitôt. Elle se dirige vers un local à côté de mon airbnb, et en ressort avec un trousseau de clés façon fort Boyard. Avec un petit sourire elle dit “je sais pas si ça va marcher mais si ça marche, SURTOUT vous dites rien!”. Dans ce trousseau il y avait un double de la clé de la porte! On a toutes poussé un “yokattaaaaa”* de soulagement et moi, je leur ai sorti mes plus belles courbettes, en mode “arigatou gozaimaaaaaaasu”*… Ultra soulagée.
Mais méga-vénère.
* ouaaaaais (supeeeer / Ouf!)
* Merci beaucoup
Avec le groupe, on commentait la situation en disant “surtout mais surtout, personne n’est au courant, personne n’a rien vu okay?”… Puis l’une des mamies m’a dit “heureusement que t’es petite et mignonne parce que sinon, j’aurais tracé, je t’aurais pas aidé”. T’en a une qui renchérit “c’est clair que si t’étais un mec de 2m, on aurait pas trop eu envie de venir vers toi”… Ce qui m’a fait rigoler! Puis à la fin, la première mamie me propose un thé. Et 5 minutes plus tard, elle revient avec un thé et une boîte de gâteaux 🙂
Quelques heures plus tard, je rencontre le proprio qui avait fait des pieds et des mains pour récupérer les clés et me les donner au plus vite. Il m’avait même proposée de me rembourser la première nuit et de m’offrir une nuit d’hôtel (ce que j’ai refusé vu que j’étais à l’intérieur). À son arrivée, on parle de tout et de rien, il se confond en excuses puis me pose la question fatidique :
Mais… Comment t’es rentrée?
Je lui ai répondu que je n’en avais aucune idée, j’étais concentrée sur mon ordi et j’ai laissé les mamies gérer. Quand j’ai relevé la tête, c’était ouvert… Il n’a pas insisté.
Osaka, à part ça?
– Lundi 28 et Mardi 29 mars –
En quelques mots : balade en random pour s’imprégner de l’atmosphère globale, faire un peu de shopping et faire des photos. Tentative de carpaccio mais le boeuf japonais est trop gras : c’est idéal en cuisson parce que la viande fond dans la bouche… mais cru, beuaark. Boisson à 50 yen dans un distributeur, imbattable.
– Mercredi 30 mars –
Rien foutu de toute la journée. Je ne suis sortie qu’à partir de 17h30, pour une virée nocturne, l’idée étant de rallier la maison à mon resto QG pour me faire un Oyako Don.
– Jeudi 31 mars –
Dernier jour à Osaka et départ pour Nara. Brin de ménage, rangement des affaires puis je me rends du côté de Nanba pour flâner un peu et surtout, récupérer des chaussures que j’avais commander dans une boutique Onitsuka Tiger 3 jours plus tôt (ils n’avaient pas ma pointure à ce moment).
J’arrive au comptoir en présentant mon reçu, le vendeur va me chercher mon article. Il revient, j’essaie une dernière fois, tout est parfait donc je file en caisse. La vendeuse me demande mon passeport et quand elle voit mon Visa Vacances Travail, elle me fait comprendre que je n’aurai pas droit à la détaxe.
You have one year visa, we can’t do anything.
Je ne pourrais pas donner les chiffres exacts mais je me souviens bien que la différence de prix était non négligeable. Du coup j’ai joué la carte de la pitié en leur présentant mon billet de retour du 5 avril 2016.
Yes, I have a one year visa but I won’t stay the whole year…. I leave in a week.
Et c’est passé! Ce que ce billet retour n’indiquait pas, c’est que j’allais revenir, gniiiihihihi.
Ce que je raconte là en une phrase m’a pris 1 heure sur place, parce qu’il fallait appeler le chef, puis le chef du chef, puis le big boss. Il fallait la jouer actor-studio pour que le personnel ait pitié, tout ça. Mais ça a marché! J’oscillais entre la satisfaction et la culpabilité… avec des baskets flambant neuves aux pieds :p
Et je sais ce que vous vous dites : “rah, t’es fière de toi?! Après on va encore dire que les Français sont les champions de la gruge, pffff”… ¯\_(ツ)_/¯