TRIP | TOKYO : La fois où tu croyais mourir en avion [JAPrintemps16]
OnLà, je suis dans l’avion, direction Tokyo. L’appareil est blindé, essentiellement des salary men. Blindés, mes sacs le sont aussi notamment grâce (à cause?) de Mama-san qui n’arrêtait pas de me rincer à chaque fois que je la voyais… Ça me saoule un peu de retourner sur Tokyo mais le programme va être fun. J’ai vu que le programme du
TOKYO : La fois où tu croyais mourir en avion
Ce sont les quelques lignes que j’écrivais dans mon carnet, lorsque l’avion est parti en couille, excusez l’expression. Je voulais dire que le programme “du Tokyo Anime Award Festival s’était étoffé” mais je fus stoppée dans mon élan par un BAM! suivi d’un trou d’air, suivi de turbulences de cinglé. Les hôtesses qui distribuaient boissons et snacks ont rebroussé chemin en 2 temps 3 mouvements pour ranger les chariots et s’attacher. Les connaisseurs diront que les trous d’air n’existent pas, mais au moins avec cette expression, on voit direct de quoi tu parles… Cette chute de quelques mètres en vol, qui te fait te dire que “non, ça peut pas être mon heure… pas maintenant, pas à 10000 m d’altitude“.
Tu passes la tête dans le couloir, pour voir si les hôtesses pleurent. Apparemment non, me voilà rassurée. Puis tu te retournes pour voir si les autres passagers pleurent. Non plus, ça me rassure une fois de plus. Puis tu jettes un œil dehors, pour voir si c’est pas le chaos et là tu réalises “mais bordel elles sont fines ces ailes! C’est quoi, du papier alu?” (j’étais dans un Boeing 787 et je trouvais les ailes relativement fines, en épaisseur mais aussi leur forme générale. Je voyage plus souvent en Boeing 777 donc ça m’a surpris).
Le reste du vol, je n’étais pas tranquille parce qu’on a eu droit à des turbulences non-stop, de plus ou moins forte intensité. Quant à l’atterrissage… Le gag de l’année après les mouchoirs (le vice-gag, du coup). Là, j’ai vraiment cru qu’on allait se viander : lors de l’approche finale, quand l’appareil est dans l’axe de la piste, quand tu as entendu les trains sortir, quand tu sens la dernière accélération, quand tu vois le décor se rapprocher et défiler à toute vitesse… etc, on a eu droit à une mini-chute, façon trou d’air, qui m’a bien fait flipper. Dans la cabine, un “WAAH!” généralisé m’a confirmé que ce n’était pas que dans ma tête. Je jette un œil dehors pour voir si ENFIN on va FINIR par ARRIVER AU SOL et je m’aperçois que les ailes sont inclinées. Pas énormément, comme ça peut être le cas lors d’un virage, mais suffisamment pour que tu te dises “On va taper. Putain on va taper.”
L’avion se redresse et dehors, tu vois les bâtiments aéroportuaires qui défilent très rapidement (on devait être autour des 300 m d’altitude… la fin-fin, quoi…). À ce moment, je me dis qu’on va beaucoup trop vite, ce qui s’est ressenti au moment du freinage, ou l’appareil a fait quelques zigzag. Pas les zigzags vite fait auxquels t’as droit dans 70% des atterrissages, moi je parle du truc où ton corps secoue fortement. Une fois l’avion stoppé, on s’est regardé avec quelques passagers, l’air de se dire “toi aussi t’as senti ce que j’ai senti?”. D’autres passagers avaient une expression qui disait “j’vois que c’est freestyle ce matin, wouh!” avec un petit sourire. Quoi qu’il en soit, on était au sol et en un morceau, yes!
Et sinon, Tokyo?
Je suis restée environ 10 jours dans la capitale, principalement pour assister au Tokyo Anime Award Festival au début, et à l’Anime Japan en fin de séjour. Entre les deux?
– Vendredi 18 mars –
Je suis arrivée au cinoche à 13h30 et en suis sortie vers 20h30, après avoir assisté à 3 projections et une conférence. Le trajet vers l’appartement que je louais m’a parut interminable. J’ai fait une halte à Shinjuku pour prendre un autre train. Sur le quai, un jeune homme marchait plié à 90°. Je le regarde et me dis qu’il a l’air bien jeune pour avoir des problèmes de dos puis je ne me préoccupe plus. Quelques minutes plus tard, alors que mon regard vagabondait au hasard, voilà qu’il apparait de nouveau dans mon champs de vision. Il était sur le bord du quai, toujours plié en 2, sauf que cette fois-ci un liquide jaunâtre/verdâtre/blanchâtre sortait de sa bouche. Bon, voilà une énigme résolue.
Cela dit, je me suis fait la réflexion que Tokyo, c’était comme Paris mais pas pour les mêmes quantités ni le même créneau horaire. Paris, c’est 5h du mat’ avec beaucoup d’alcools et Tokyo, environ 22h avec 2 verres de rosé…
J’arrive à l’appart’ qui est bien mieux en vrai que sur les photos airbnb mais en revanche, bien sale malgré les 12 euros de frais de ménage. J’ai une dalle de malade : plus tôt dans la journée, je me suis arrêtée dans une boulangerie Gontrand Charrier à côté du cinéma, intriguée par des Kouign amman au chocolat. En les voyants, je me suis dit que ça ne pouvait pas être une boulangerie japonaise ordinaire. En entrant, je me suis mise à saliver comme pas possible et suis repartie avec un honorable butin. La cuisine étant très sommairement équipée, c’est dans un autocuiseur que je réchauffe mes quiches et tartelettes achetées plus tôt dans la journée.
– Samedi 19 mars –
Flemmouse intersidérale. Je regarde le programme du festival et j’ai le choix entre :
1) des trucs qui ont l’air naze
2) des trucs que j’ai déjà vu
3) des trucs qui ont l’air bien mais logistiquement compliqués (tôt le matin ou tard le soir, voire toute la nuit)
Le trajet entre Sengawa (l’appartement) et Nihonbashi (le cinéma) m’ayant paru interminable, tout déplacement nécessitait une longue et mûre réflexion. Je me suis contentée d’une balade dans le quartier à faire quelques friperies.
J’ai ensuite échoué dans un KFC, le premier que je teste au Japon. Je demande à la vendeuse s’ils ont des menus, ce qui ne transparait pas clairement. Elle me répond que pas vraiment mais y’a moyen de faire des combos. Je lui demande s’ils ont des wings et elle me réponds que non : coup de massue, je tombe en décomposition. Je voulais lui sortir “mais vous êtes pas un KFC alors…” mais me suis retenue. Devant mon embarras/incrédulité, elle ajoute : “si vous voulez, il y a quelques ailes dans les buckets”. Elle me sort ça avec une tête pas convaincue, genre “je le tente, ça peut passer sur un malentendu” et je lui réponds avec la tête “on parle d’un bucket quand même…”
– Dimanche 20 mars –
J’ai passé la journée au TAAF. No pun intended…
– Lundi 21 mars –
Je quitte l’appartement de Sengawa pour me rendre au TAAF. Après la projection, je pars checkinguer dans un appartement plus proche du centre, dans le Koto-Ku : du pur luxe! Tout était neuf, scintillant, avec plein de trucs automatiques et bien sécurisés. Genre, c’est James Bond qui a mis son appart’ sur Airbnb, pour la blague. L’inconvénient : pratiquement pas équipé, ce qui expliquait le prix de 25 euros la nuit.
Au moment de la résa, l’hôte m’envoie un message pour s’assurer que j’ai bien compris qu’il n’y avait rien dans le logement. Dans ma tête je me dis “qu’est-ce qu’elle entend par rien? Y’a au moins l’électricité, l’eau courante et des murs, non?”. En fait par “rien” il fallait comprendre pas de rideaux, pas d’ustensiles de cuisine, pas de vaisselle, pas de vrai lit…
Le reste de la journée, chill…
– Mardi 22 mars –
Je me rappelle plus trop ce que j’ai fait ce jour là… Quand c’est comme ça, ça veut dire que j’ai glandé sévère car bizarrement, c’est quand je ne fais rien que je j’arrive le moins à me souvenir de mon programme. Avantage : journée pliée en 3 lignes.
– Mercredi 23 mars –
Après une longue grasse mat’, je me suis bougée jusqu’à Nihonbashi mon nouveau QG. C’était l’occasion de refaire un tour chez Gontrand Charrier. Eh oui, j’ai parcouru la moitié de la Terre pour au final manger des quiches et des sandwiches. Ça peut paraitre pathétique mais bon, quand on veut faire une pause dans le riz, les nouilles et la pléthore de fritures (tempura, karaage, tonkastu…), c’est une bonne option. Tout était délicieux comme d’hab par contre 600 ¥ le sandwich de 10 cm, ça pique un peu… Sur le retour, je me suis arrêtée dans un supermarché pour acheter une barquette de sashimi 6 pièces : 3 thon toro et 3 morceaux de plastiques. Me demandez pas quel type de poisson c’était.
– Jeudi 24 mars –
Glande, balade et bouffade. Journée pliée en une ligne, j’améliore mes stats.
– Vendredi 25 mars –
Je quitte à nouveau ce super appart’ pour un peu de sociabilité : cette fois, je crèche dans une share house. J’aime bien généralement avoir un logement pour moi seule mais là impossible de trouver quoique ce soit. Avec le recul, je suis contente d’avoir rencontré les gens que j’ai rencontrés et d’avoir eu de bons échanges. Vive la sociabilité.
Sinon à part ça, j’ai traîné dans Ginza et je me suis fait 2 films au Toho cinéma de Nihonbashi, mon tié-kar. J’ai regardé les live action movies de deux anime que j’aime bien, Chihaya Furu et Assassination Classroom. Mouais… Quand t’as l’anime ou le manga en référence, le film parait tout naze : jeu d’acteur pathétique pour certains, libertés dans l’histoire, dans la chronologie. En résumé, bof bof.
– Samedi 26 mars –
Journée à l’Anime Japan 2016. Je pense pas pouvoir faire plus court.
– Dimanche 27 mars –
C’est le jour où je quitte ma petite share house pour aller à Osaka. Je trace en direction de la gare de Tokyo pour prendre le Shinkansen, l’équivalent du TGV. Quand je dis “équivalent”, c’est juste pour vous situer si jamais vous ne connaissez pas ce train. Parce qu’en terme de qualité, de ponctualité et de confort, RIEN A VOIR, c’est du top niveau. Tu vois quand t’es au Japon, tu peux pas arriver en retard à une réunion et dire “j’ai eu des problèmes avec le Shinkansen”… On va te prendre pour un gros mythos direct.
Bref, le reste de cette journée du 27 mars, c’est dans le prochain article : la fois où tu te faisais aider par toutes les mamies du quartier pour entrer par effraction dans ton airbnb.
Bis bald,
Chrys Prolls.