TRIP | FUKUOKA : La fois où tu rencontrais Mama San [JAPrintemps16]
OnAaaah… Mama San! Le coup de cœur, l’une – si ce n’est la plus belle – rencontre de ce voyage. J’y reviens en détail plus bas dans l’article mais je peux d’ores et déjà affirmer qu’à une lettre près, je rencontrais exactement la dame décrite dans la chanson de M :
Quand je te revois Mama Sam
Je retrouve les vraies valeurs
Un si grand cœur une si belle âme
Qui ne se soucie jamais de l’heure
Pour ceux qui connaissent la suite des paroles, on fermera les yeux sur le continent et le style capillaire, hein…
Bref! Fukuoka ou FUK pour les intimes, c’est la troisième étape du voyage et le troisième article du challenge auto-imposé 7 articles en 7 jours. J’avais un bon a priori sur cette ville, qui s’est confirmé lors de mon séjour. Je vous laisse découvrir le tout dans ce post au format journal de Sissi l’impératrice. Bonne lecture!
FUKUOKA : La fois où tu rencontrais Mama San
Je quitte Hiroshima avec une grippe (sur le déclin… il s’agit plutôt d’un rhume, maintenant) et quatre pauv’ sandwiches format Balisto. J’avais l’habitude des boissons dont la taille du contenant était bien trop généreuse en comparaison de la quantité du contenu. Mais j’avais jamais vu ce genre de feinte sur des sandwiches…
– Lundi 14 mars –
J’entame le voyage vers Fukuoka avec un problème de taille : le nez qui coule, 3 heures de bus, 3 mouchoirs.
J’ai eu pitié pour ma voisine parce que j’enchainais éternuements, reniflades et mouchades à tours de bras. D’ailleurs il me semble que ce n’est pas poli de se moucher en public au Japon… Le bus fait une halte sur une aire d’autoroute et je cours dans la boutique m’acheter les fameux masques blancs ainsi que du renfort de mouchoirs.
De retour dans le bus, j’enfile un masque. Enfin, c’est surtout pour rassurer mes voisins parce qu’en réalité, c’est insupportable ces trucs! Ça te gratte, t’as l’impression d’étouffer et qu’il n’est jamais bien mis. Quant aux mouchoirs, oh la la… le gag de l’année. Ils sont fins comme du papyrus donc quand tu te mouches, bah ça traverse. Après tests et tâtonnements, j’ai calculé qu’il fallait 3 mouchoirs pour avoir une épaisseur correcte.
On arrive à Fukuoka, au bus terminal d’Hakata. Si par “bus terminal” vous pensez “gare routière”, il va falloir effacer cette image de votre esprit. Ici, le bus terminal, c’est le 5ème étage d’un centre commercial de 8 étages.
Encore un de ces lieux bien japonais où tu sais comment entrer mais tu sais pas comment sortir, comme chez IKEA. Bref, je fais confiance à mon instinct/ma bonne étoile puis j’arrive enfin dehors.
Je marche vers l’appart que je loue et au bout de 30 minutes, j’arrive à l’office/boutique où la concierge – Mama san – m’accueille. Elle m’invite à m’assoir, me prépare du thé et moi, je salue les clientes qui étaient là à discuter. Malgré les cordes vocales ruinées, je tente un konnichiwa et comme par hasard, c’est à se moment qu’un geyser de morve entre en action. J’ai juste le temps de détourner la tête, renifler comme un petit porc et de m’emparer d’un mouchoir. Oui, un seul, pas le temps de faire le système triple épaisseur.
Mama-san m’accompagne ensuite dans mon appartement, me montre comment tout fonctionne et me laisse m’installer. Enfin je peux me laisser aller : t-shirt, culotte, grosses quintes de toux et mouchades de l’infini.
– Mardi 15 mars –
Beau soleil sur Fukuoka aujourd’hui, ça me motive à bouger. Rien de prévu aujourd’hui, juste l’envie de déambuler dans les rues à la découverte de la ville. Je marche vers et puis dans Tenjin, le quartier du centre, pour n’imprégner de l’atmosphère générale. Pour l’instant, l’impression est bonne, meilleure qu’à Hiroshima en tout cas.
Bilan de cette journée : 2 accidents à 2 heures d’écart, sur la même avenue ; un papy à vélo en poum-poum short, béret, guêtres et veste de sailor… Il a fait tourner des têtes sur son passage et provoqué quelques fous rires ; un bento acheté dans un supermarché bien (pas comme le Yours d’Hiroshima) et Mama-san. Aaaah, Mama-san… Elle était aux petits soins pour moi, à me prendre ma température, me filer des médocs, des fruits, du thé, de la soupe miso maison, des pieds de porc… Elle me dit qu’elle passera plus tard dans la soirée pour m’apporter une boisson au gingembre.
– Mercredi 16 mars –
Pas de news de Mama-san hier soir tout compte fait. Par contre ce matin à 6h pétante j’entends un BAM BAM BAM (façon brigade des stup’s) à la porte, suivi d’un “Gu-du mowwning !”. Je sors du lit la tête enfarinée, met un pantalon et vais ouvrir. Elle m’avait apportée la fameuse boisson qui était délicieuse et soulageait ma gorge. Le reste de la journée, c’était récupération intensive (traduction : glande justifiée par une toux et un temps pas terrible).
– Jeudi 17 mars –
Beau temps et grosse motivation. Aujourdh’ui, je vais voir la mer et faire quelques thrift shops (I’m gonna pop some taaaags…). Je descends dire bonjour à Mama-chan qui me demande quel est mon programme du jour. “Aller à la mer” je lui réponds. Puis elle me rétorque “mais y’a la mer juste là, à 2 min…”. Dans ma tête je me dis “Oui. Je sais. Mais je veux de la vraie mer avec du vrai sable et de la verdure, pas des buildings et un port tout moche, comme à Hiroshima” (je sais pas pourquoi, j’ai une dent contre cette ville… Pourtant, c’était pas si mal). Bref, je lui réponds que j’ai vraiment envie de plage et compte me rendre à Shimoyamato.
En même pas une heure (30 minutes de transports et 30 minutes de marche dont 20 minutes à chercher mon chemin), j’y étais. Le soleil, le sable, le ciel bleu, les pins, l’eau, les iles qu’on voyait au loin, les (quelques) baigneurs, les (quelques) pêcheurs, les (quelques) enfants qui jouaient. J’ai chillé un bon moment, les pieds en éventail et la tête confortablement posée sur mon sac à main.
Sur le retour, j’ai fait 3 thrift shops mais rien d’intéressant. Par contre, j’ai atterri par hasard dans une boutique ANIMATE et j’ai bien cru craquer sur des goodies Kuroko No basuke, notamment sur ce qui ressemblait à une édition spéciale du magazine JUMP. Mon cerveau m’a dit “attends, remplis pas ton sac maintenant avec ce pavé! Animate, c’est une chaine, t’acheteras le bouquin pour ton dernier jour à Tokyo”. Je suis donc repartie les mains vides.
Pour info, je n’ai jamais retrouvé le bouquin, que ce soit à Osaka ou à Tokyo. Probablement le plus gros regret du voyage…
De retour à l’appart, Mama-san m’offre des fruits, des tomates (techniquement un fruit), une râpe et des pinces pour sachets alimentaires. Elle me montre aussi comment préparer le breuvage au gingembre. J’écris ces lignes en toute nonchalance, mais ça m’a fait super plaisir, voire gênée.
– Vendredi 18 mars –
Fait pas beau ce matin. Tête dans le gaz. Faut ranger l’appart et tétrisser les sac. Je descends voir Mama-san – pour la dernière fois – et une fois de plus, elle m’offre plein de trucs : deux gros onigiri, une tasse en procelaine, un furoshiki et des pommes de terre… Bon les pommes de terre, j’ai dit non merci, eheh :). Une fois de plus, je ressens de la joie, de la gêne puis je me demande comment caser le tout dans mes bagages.
Il pleut sur Fukuoka. Je me dirige vers le métro en me retournant toutes les 20 secondes. Mama-san se tient debout et me fait des signes de la main. La séparation est triste mais me motive d’autant plus à revenir.
À l’aéroport, je fais un dernier tetrissage et je finis par mettre toute la nourriture dans mon sac à main, qui pour le coup ressemblait à un gros sac à patates. La suite : un vol d’1h30 vers la capitale, sur lequel j’épilogue en long, en large, en zigzag et en diagonale dans le prochain article.
Sore deha, mata!
Chrys Prolls.
PS: Si jamais vous vous demandez où j’ai logé, voici le lien…
La fiche descriptive indique à peu près les mêmes caractéristiques que celui d’Hiroshima donc je remets ma remarque C’est parfait pour une personne, correct pour deux. Ça me paraît juste pour 3 personnes mais franchement, si vous êtes à la guerre comme à la guerre, en mode “on est là juste pour dormir”, ça le fait bien.
C’est pas aussi cosy mais on y est bien. La concierge (caretaker) est adorable comme tout, l’appartement est bien situé: 15 minutes à pieds de Tenjin ; 20-30 minutes de marche de la gare d’Hakata (si vous venez par le Shinkansen ou par bus) ; l’aéroport est très proche, je dirais 30 minutes porte à porte en prenant le métro. Seul bémol : j’avais payé 20 €/nuit avec 12 euros de frais de ménage et hors frais Airbnb au printemps dernier. À ce jour, le tarif est de 26 €/nuit avec 18 euros de frais de ménage.