TRIP | Densha Onna, la femme du train
OnJe ne connais pas bien la série/le manga “Densha Otoko” (l’homme du train) mais je me suis grandement inspirée du titre pour raconter cette première journée à Tokyo…
Bon, c’était comme qui dirait une journée “time out”, qui n’avait ni but ni programme précis, hormis de faire le pont entre la partie fatigante (aéroports, avion, décalage horaire…) et la partie fun du séjour…
Etape 1: quitter la sharehouse d’Ikejiri
C’est là où je crèche. Dans le bâtiment, il y a une boite de nuit où on danse pieds nus, un salon de coiffure, un bar dont le gérant porte des leggings roses et biensûr, des chambres, petites, avec des “murs” pas très épais… Mais le lieu possède un côté bohème (taudit, de la bouche des moins tolérants) comme en témoigne, entre autres, la motte de cheveux¹ dans la salle de douche…
L’avantage c’est que pour les check-in et check-out, c’est total freedom. L’un des occupants permanents, Tetsuo, m’a fait quelques sandwiches puis je suis partie, la mort et le sommeil dans l’âme avec mes 20 kg de bagages à bout de bras.
Etape 2: s’occuper
Un moyen cheap de s’occuper et/ou de se poser, c’est la Yamanote, ligne de métro circulaire de la ville. Se mettre en tête de rame, c’est le best; on a une meilleure vue sur le paysage. Paysage = rames, rails, caténaires, buildings gris moches…
C’est aussi un moyen de faire la sieste, assister au défilé des voyageurs en tout genre, observer des personnages bizarres haut en couleur et être témoin de scènes de vie.
Le meilleur souvenir que j’en garde est ce jeune couple d’adolescents timides. Attention, séquence émotion!
Ils se tiennent débout, côte-à-côte.
Elle, elle baisse la tête et fixe le sol. Lui, il regarde un peu partout mais jamais vers elle… Après 5-10 min, il s’écarte d’elle et va s’adosser 2 mètres plus loin.
Aucun des deux ne dit le moindre mot. Et puis, il se rapproche légèrement pour lui écarter la mèche de cheveux qui lui cache le visage. Puis il retourne à sa place. Elle, elle laisse échapper une larme.
5 minutes passent, toujours en silence, et le visage de la jeune fille se froisse: elle se retient d’éclater en sanglot tout en détournant sa tête.
De nouveau, il se rapproche d’elle; de nouveau, il lui soulève la mèche frontale et voit ses larmes. Cette fois-ci, il reste collé à elle et passe le restant du trajet à lui caresser les cheveux. Elle, elle garde la tête baissée mais ne pleure plus…
A ce moment, je n’ai pû m’empêcher de penser “m’enfin, souris, pétasse!”. J’admets cependant que la scène était belle… Ca me faisait penser aux genres de scènes d’amour que l’on voit dans les dramas ou anime japonais; tout en finesse et en délicatesse, pas comme en France où il lui aurait collé sa langue au fond de l’oesophage depuis longtemps…
Etape 3: rien d’exceptionnel
Difficile de tuer le temps entre 18h00 et 00h00, heure du départ du bus pour Osaka. J’ai dû vagabonder de droite à gauche, en long en large, en zig zag et en diagonale.
Je me suis faite recaler par des vigiles à 2 reprises, parce qu’il y a des endroits à la con² où visiblement on n’a pas le droit de s’asseoir (genre, par terre).
C’est à ce moment (oui oui, au moment de la prise de vue) que j’ai rencontré un jeune japonais du nom de 学 (Manabu – je ne pense pas que l’orthographe japonaise soit correcte…) avec qui j’ai pu discuter un peu… beaucoup… passionnément! Et voilà.
¹anecdotique. La share house a réellement un côté artiste, bohème… à l’image de ce petit dessin qui invite ces messieurs à bien viser le trou des wc
² j’entends par là que c’est le genre d’endroit où tu ne soupçonnes pas une seconde qu’il est interdit de s’asseoir (le sol, les marches d’escaliers…)
Peace les gens, la suite au prochain épisode.
Chrys Prolls
Photo de couverture: Christopher Morris