MICHIBATA | BACK TO Lil’ Old School Night
OnLil’ Old School Night est un battle de danse qui comme son nom l’indique, est réservé aux petits (lil’= little, plus précisément les moins de 15 ans) et n’inclut que les styles hip hop old school à savoir, le popping, le locking et le bboying. Je sais, le popping et le locking ne sont pas du hip hop… Mais vu qu’ils y sont rattachés, je fais un raccourci :).
Article publié à l’origine sur La Galérienne, mais qui aurait une bien meilleure place ici…
Pour cette deuxième édition, je me suis rendue à Esaka, en banlieue d’Osaka au Japon, pour ingurgiter une bonne dose de concentré de talent car en effet, j’ai toujours été impressionnée par le niveau et les capacités des jeunes danseurs nippons.
En ce qui concerne les participants, on comptait 51 en bboying, 40 en popping et 77 en locking.
Déjà, en débarquant dans la salle, c’est le monde miniature du hip-hop: plein de mini lockers, de mini poppers et mini-breakers, tous en baggy, en vans, en pantalons bouffant à bretelles, en chapeau, en smoking et mocassins vernis,… etc.
La compétition est organisée ainsi: il y a d’abord l’étape des présélections où dans chaque catégorie, les danseurs sont appelés par groupe de 7 à 10 personnes puis forment un demi-cercle devant les juges. Tour à tour, chacun fait sont passage, sans réelle limite de temps. Au terme de tous les passages, un seul d’entre eux est sélectionné par le jury.
Vient ensuite l’étape du battle en lui même, où les participants précédemment sélectionnés s’affrontent en un contre un.
C’était vraiment cool de voir que chacun était à fond dedans, que ce soit dans l’apparence (notamment les lockers, qui étaient pour la plupart costumé jusqu’à la pointe des cheveux) que dans la performance.
Voici une petite vidéo que j’ai faite (et qui est donc un peu pourrie…) qui illustre un peu l’événement:
Ainsi qu’un extrait du laïus que j’ai fait sur le forum du Juste Debout, qui décrit mes réactions à chaud (ou plutôt réactions à tiède car une semaine post-événement). Bon, c’est plus qu’un extrait, c’est pratiquement 90% du texte… test
T’arrives dans la salle, il y a de la musique et bien entendu, des p’tits lutins qui dansent partout où il y a de la place. Au centre, des cercles se forment, principalement occupé par les breakers.
Puis, le spectacle commence avec bien sûr, les démos des juges: Firelock, Mr Smooth et Ken Swift! Tout de suite, ça met bien l’ambiance (enfin, y’avait déjà une bonne vibe mais à partir de ce moment, tu te dis «ça y est, les choses sérieuses vont commencer»).
Pas de temps à perdre, on démarre direct avec les présélections. Dans chaque catégorie, les danseurs sont appelés par groupe de 7 à 10 personnes puis forment un demi-cercle devant les juges. Tour à tour, chacun fait sont passage, sans réelle limite de temps.
Firelock avait prévenu: «donnez tout ce que vous avez, ne réservez pas vos meilleurs mouvements pour une éventuelle suite…». Et ils ont donné comme des dingues. C’est ça que je trouvais impressionnant: il y avait des bons et des très bons. J’ai rarement vu des mauvais ou moyens. En les voyant danser, je pensais à la France, au Junior Dance Tour où il faudra que je me rende absolument pour savoir ce qu’il en est du côté de chez nous…
Préselections Break:
J’ai pas trop une sensibilité break mais je dois dire que les petits gèrent bien. Certains ont déjà une quantité de mouvements et figures impressionnants dans leur bagage.
Ce qui me faisait halluciner, c’était de voir des gamins d’à peine 12 piges avec des pecs et des abdos de ouf. Un peu comme le petit sangohan dans DBZ.
Une équipe sortait du lot: les KAKB (Kansai All Kids Breakers) qui se sont d’ailleurs illustrés au OSN «normal». Dans chaque groupe, il y avait un membre de cette team qui était sélectionné, si bien que les phases finales, c’était pratiquement qu’entre eux. Mais ils n’ont pas démérité, franchement, ils avaient du level, les meufs comme les gars.
Bref, dans cette présélection, malgré leur jeune âge, tu voyais tout de suite la différence entre ceux qui dansent comme si leur vie en dépendait et les autres.
Préselections Popping:
Le futur du popping au Japon, c’est les meufs. Non, je rigole, je n’en sais rien du tout mais j’étais heureuse de voir qu’elles étaient très nombreuses et qu’elles géraient bien. D’ailleurs, eux tous étaient bons.
Niveau style, c’est un peu toujours la même chose mais on ne s’ennuyait pas. Niveau technique, contrôle et puissance, c’était fonction de l’âge: les plus petits montraient un peu plus de fioritures sur ce plan mais compensaient par une bonne énergie et une bonne musicalité.
Au fait, quand je dis «plus petit», je serais pas vraiment capable de leur donner un âge: ils sont parfois si petits (en taille), maigres ou potelés, et avec un visage si jeune qu’il m’arrive de leur donner 6 ans quand ils en ont en fait 11.
Préselections Locking:
Le locking ou plutôt, le loco!!! Franchement c’était ouf, c’est comme si tu franchissais une étape supplémentaire dans le «passons aux choses sérieuses». Tu te dis que les choses étaient bien sérieuses et sans que tu t’y attendent, sorti de nulle part, on te sort un locking de folie avec des woooooh et des waaaah!
En plus du niveau des danseurs, il y avait la musique qui donnait vraiment envie de bouger et l’enthousiasme des juges devenait communicatif. Enfin…surtout Firelock, qui ne tenait pas en place sur sa chaise. Avec ses grimaces, ses mouvements de tête, d’épaules, des pieds, il encourageait vraiment les petits qui dansaient face à lui. Ce que je veux dire par là, c’est que avec cette attitude, il envoyait le message «continue, tu m’fais kiffer» à celui qui faisait sont passage. Du coup, ce dernier dansait encore mieux, se lâchait plus. Du coup, Firelock devenait encore plus ouf. Bref, c’était un cercle vertueux.
Petite note: la fille de Kei a participé en locking. C’était juste adorable de voir Kei et sa femme émus, avec caméscope, appareil photo et grand sourire sur le visage. Pas que je me foute des autres parents qui étaient dans la salle, mais bon sur ce coup là, il s’agit de la progéniture de mon poppeur n°1 donc je redoublais d’attention…
J’ajouterais aussi que les plus petits ont cet air hébété caractéristique, que pratiquement tout enfant de la Terre a. Vous savez, le regard dans le vide, la bouche ouverte,…etc. Mais quand ils dansent, mon dieu… c’est TOI qui a l’air con, la bouche ouverte, les yeux à moitié révulsés, la bave à la bouche… Si je fais cette remarque, c’est pas pour ajouter du texte inutilement; c’est juste pour souligner le contraste saisissant entre l’enfant lambda à l’attitude classique de gamin qui en l’espace de quelques secondes, prend avec brio les mouvements, l’attitude et l’énergie du danseur. C’est 2 personnes en une.
Cette catégorie était également plus chargée en émotions, déjà par rapport à l’ambiance surchauffée (rôtie, grillée, cramée..) et aussi parce que certaines défaites ont conduit certain(e)s à verser des larmes…
Maintenant, je vais parler des battles et plus particulièrement des finales. Non pas que les étapes précédentes étaient intéressantes, mais à part dire que c’était géniale et impressionnant, il n’y a rien à ajouter.
Finale Break:
2 membres de la team KAKB, un petit gars et sa soeur aînée. Le battle était donc survolté du fait:
– du bon niveau des 2 danseurs (cette team est arrivée au best 8 du OSN «normal»)
– la fratrie permettait à chacun certaines attitudes comme la moquerie, le dédain, etc, qui dans un autres contexte, aurait pu apporter un côté négatif au battle.
Tout ceci s’est terminé par la victoire de la grande soeur, qui avait un bon top rock et des phases stylées au sol. Le petit était très bon aussi, surtout que niveau figures au sol, il sortait des trucs de ouf. Mais la meuf avait la touch’.
Finale Popping:
2 nanas avec un de ces niveaux… Vous voyez, au début du battle, DJ Batsu sortait des sons normaux, de la funk, de la G-Funk… Puis, quand il s’est aperçu que bien qu’étant jeunes, elles n’étaient pas nées de la dernière pluie, il a commencé à hausser le niveau. Il a commencé à sortir les sons chelous, super rapides avec un rythme improbable. Bah les meufs, elles étaient là! Elles suivaient le mouvement, normal…
Battle serré, je pense que la décision des juges a dû être très difficile.
Finale Locking:
Je ne vais pas développer, désolée. En locking, des présélections jusqu’à la finale, tout était très bon. Il n’y a pas eu de montée de niveau particulière ou d’événement extraordinaire.
En tout cas, 3 catégories, 3 victoires féminines 🙂 !
Voili voilou!