REVUE | MIND GAME
OnJ’ai découvert ce film lors la Nuit de la Japanimation, en novembre 2015. Si ce n’était pour l’événement, jamais au grand jamais il ne me serait venu à l’esprit de prêter un quelconque intérêt à un film pareil. Et je serais passée à côté de quelque chose… Sans plus tarder, voici ma revue du film. Bonne lecture.
Carte d’identité : MIND GAME
Titre français : Mind Game
Titre original : Mind Game (マインド・ゲーム) (Maindo Gēmu))
Titre international : Mind Game
Réalisation : Masaaki Yuasa
Pays : Japon
Langue : japonais
Dates de sortie :
Japon – 8 juillet 2004
Durée : 103 min
Bande annonce :
Synopsis (allociné) :
Nishi est un mangaka méconnu, un type comme les autres, un type banal. Il retrouve un jour une amie du collège, Myon. Pendant toutes ces années, son amour pour Myon ne s’est pas éteint. Seulement, la jeune femme est fiancée, et pour lui présenter l’heureux élu, elle invite à Nishi à la rejoindre dans le bar tenu par son père. Des yakuzas débarquent. Ils en veulent au gérant. Nishi se fait descendre. Accueilli par Dieu, il refuse de mourir et se lance dans une course avec le Saint Père, qu’il doit remporter pour réécrire le cours de son histoire. Vraiment un type banal, ce Nishi.
Mon avis :
Brève mise en contexte. Nuit de la Japanimation, Grand Rex, aux environs de minuit. Tu es sous le charme du Garçon et La Bête, dont la projection s’est achevée il y a peu de temps. N’ayant plus la fougue de tes 20 ans, tu irais bien te coucher là, maintenant. Mais bon, la soirée “ne fait que commencer”, il faut tenir le coup. Grande respiration, yeux en hiboux et c’est parti pour Mind Game.
Tout d’abord le style : graphiquement grossier. Même moche. Avec l’ambiance noire des premières minutes, je me dis que Mind Game est encore un truc perché de hippie intello… Bonne idée à 00h30 quand les paupières sont lourdes. Mais rapidement, je réalise que ce vulgaire caillou n’est autre qu’un précieux diamant.
Comme je disais, le dessin est rude, parfois chiant, presque sommaire. Ça rebute au début – quand on n’a pas l’habitude et qu’on vient juste de voir le Garçon et la Bête – mais le charme opère et les graphismes se révèlent être un atout car ils offrent plus de liberté, de flexibilité et d’inventivité… Les couleurs passent du dark au saturé, l’ambiance est pétillante ou mélancolique. C’est un trip visuel. L’image vit, devient fête mais surtout, porte le message du film: carpe diem (…?).
On voit un mec mourir à qui Dieu accorde une deuxième chance… On assiste à une réflexion sur soi, sur l’échec du choix de vie, l’échec sentimentale ou encore la fatalité et l’abnégation. Mind Game est en quelque sorte une ode à la vie.
Pour conclure : barré, pêchu, drôle ou encore triste, l’histoire n’en demeure pas moins solide et les thèmes sont forts. L’humour parfois fin, parfois gras, reste habilement dosé et bien scénarisé. La “pauvreté” des dessins contraste et s’équilibre avec la richesse de l’histoire, ce qui fait de Mind Game un excellent cocktail.
J’ai envie de dire merci aux organisateurs d’avoir intégré cette oeuvre au programme car je n’aurais probablement jamais regardé un tel film de ma propre initiative (ou alors j’aurais arrêté le visionnage au bout de 5-10 min).
Note globale, totalement subjective et non contractuelle : 8.2/10
Mind Game est un genre inédit, un film qu’il faut attraper au vol et surtout bien s’accrocher ensuite. On peut facilement se demander “c’est quoi cette merde qui n’a pas de sens?” (ou plutôt “qui part dans tous les sens”). On peut facilement être rebuté par les graphismes et couleurs. En gros, pour peu qu’on soit insensible, on peut facilement rester sur le carreau.
Pour ma part, Mind Game est une véritable merveille, drôle, riche en imagination et en réflexions. Ce n’est pas un film, c’est une expérience que je recommande vivement.
Sur ce, bisous.
Chrys Prolls